Date & lieu : 19 novembre 2024 à 13h30, auditorium du CRBS
Sujet : S’habiller pour travailler dans le monde scientifique
Porter des gants pour une opération chirurgicale ou pour une manipulation dans un laboratoire de biologie est aujourd’hui « normal ». Il y eut un temps où cette pièce de vêtement professionnel n’existait pas, ni a fortiori un équipement spécifique.
L’exposé portera sur l’invention d’un vestiaire, sur son histoire jusqu’aux équipements actuels de protection individuelle (EPI), ainsi que sur son appropriation. Il prendra en compte les discours des usagers où entrent en ligne de compte des impératifs de protection et de confort fonctionnel.
Dr Françoise Waquet, Docteurès lettres - Directrice de recherche émérite au CNRS
Historienne son approche est dite d’anthropologie historique.
Une grande partie de ses recherches a porté sur le monde scientifique (16e-21e siècle).
Moins qu’aux idées scientifiques et à une sociologie des populations, elle s’est intéressée aux relations entre les personnes (relations personnelles, communautés), aux formes de la communication scientifique, à la matérialité du savoir, à la dimension émotionnelle de ce monde. Au fondement de ses recherches, il y a une réflexion générale sur le travail scientifique.
Elle a exploré des sujets qui n’avaient pas (ou pas beaucoup) retenu l’attention : l’oral alors le monde savant est vu dans la perspective de l’écrit et des publications ; la matérialité de la science alors que l’on analyse plutôt les idées ; les émotions alors l’on privilégie la raison ; les petites mains qui sont des « invisibles » de la science.
L’ouvrage qu’elle est en train d’écrire porte sur le corps du savant, 16e-21e s., en partant de l’idée (de l’évidence) que si les scientifiques ont bien un esprit, ils ont aussi un corps - un corps avec ses capacités physiques, un corps qui s’éduque dans son expression orale comme dans ses gestes, un corps qui s’habille pour marquer son identité et aussi pour travailler, un corps de travailleur qui éprouve de la fatigue
Invitée par Prof Hélène Dollfus,
Directrice de l'unité 1112 Inserm/Unistra, Chaire USIAS Paul Ehrlich 2024-2026